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Olympe de Gouges - Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (1791) - Femme, réveille-toi !


Gouges

Olympe de Gouges - Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (1791) - Femme, réveille-toi !

Extrait tiré de : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791 (acheter l’œuvre)

Extrait proposé par : Gabrielle Leroy


À propos de cet extrait :

Olympe de Gouges (Marie Gouzes) est née en 1748 à Montauban et morte guillotinée en 1793 à Paris. Femme de lettres et femme politique, elle prend de nombreuses positions pendant la Révolution française notamment par la publication de brochures appelant à des réformes sociétales et sociales. Ainsi, elle se prononce pour la légalisation du divorce, l’éducation et le droit de vote des femmes, la reconnaissance des enfants naturels et plus largement pour la démocratie, contre l’esclavage et les violences faites aux femmes. Il s’agit ici du Postambule de sa Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (1791), rédigée en réaction à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789).


(licence Creative Commons BY-SA, Gabrielle Leroy)
Texte de l'extrait (source) :

Femme, réveille-toi ! Le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine fondée sur les sages décrets de la nature ! Qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : « Femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? » — Tout, auriez-vous à répondre. S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Être Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.