Extrait tiré de : Jacqueline Pascal, Sur le Miracle de la Sainte Épine
Extrait proposé par : Edwige Keller-Rahbé
L’extrait ci-dessous est présenté dans cette vidéo réalisée pour le projet Vidéos-poétesses17 en licence 3 de lettres modernes à l’université Lyon 2 durant l’année universitaire 2018-2019, disponible sur le site web de Matilda.
C’est dans cette même heure et dans un jour pareil
Qu’un reste précieux de ce sanglant mystère,
Avec un plus dévot que superbe appareil,
Ayant été porté dans ce saint monastère,
Les vierges du Seigneur qui, dans un si saint lieu,
S’occupent jour et nuit des louanges de Dieu,
lmitant dans leurs chants les cantiques des anges,
Allèrent tour à tour chacune l’adorer,
Et sans autre dessein que de le révérer,
Priaient avec ferveur en chantant ses louanges.
L’état de la malade était toujours égal.
Elle approche à son tour du sacré reliquaire,
L’adorant seulement sans penser à son mal,
Sans mouvement secret, sans dessein, sans prière.
Toutefois, sa maîtresse, ayant avec douleur
Considéré cet œil qui donnait tant d’horreur,
Fut dans le même temps saintement inspirée,
Et, sans faire pour l’heure autre réflexion,
Par le seul mouvement de sa compassion,
Fit toucher à son mal la relique sacrée.
lci, Seigneur, ici, j’ai besoin de secours ;
Le courage me manque avecque le discours ;
Je n’ai point de couleurs pour peindre tes merveilles
Mille pensers divers s’efforcent à la fois
D’emprunter pour sortir les accents de ma voix,
Et leur foule sans ordre étouffe ma parole
Je ne puis concevoir tout ce que j’aperçois
Je ne distingue rien de ce que je conçois ;
Une idée en naissant fait que l’autre s’envole.