Extrait tiré de : Marie de Calages, Judith, ou La délivrance de Béthulie, 1660
Extrait proposé par : Edwige Keller-Rahbé
L’extrait ci-dessous est présenté dans cette vidéo réalisée pour le projet Vidéos-poétesses17 en licence 3 de lettres modernes à l’université Lyon 2 durant l’année universitaire 2018-2019, disponible sur le site web de Matilda.
Elle abandonne au Ciel le soin de sa conduite,
Et le pressant encore avec d’ardents soupirs
D’accomplir sa promesse ainsi que ses désirs.
Elle voit sur le lit la redoutable épée
Qui dans le sang hébreu devait être trempée.
Je vois, je vois, dit-elle, arbitre des humains,
Ce que tu me promis de mettre entre mes mains.
Puis observant de près ce conquérant du monde,
Et le voyant dormir d’une ivresse profonde
Elle saisit ce fer, et le mettant à nu
Se sent grossir le cœur d’un transport inconnu.
Dieu d’Israël, dit-elle, achève ton ouvrage.
Là, d’un robuste bras, et d’un mâle courage
Elle enlève la tête à ce prince pervers,
La terreur des Hébreux, et de tout l’univers.