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Antoinette Deshoulières - Madrigal


Deshoulières

Antoinette Deshoulières - Madrigal

Extrait tiré de : Antoinette Deshoulières, Poësies, 1688 (acheter l’œuvre)

Extrait proposé par : Élise Legendre-Blondel


À propos de cet extrait :
Ce madrigal publié en 1688 exprime le souhait d’une amante de voir son amant Alcandre l’aimer davantage afin de diminuer sa souffrance. La tonalité élégiaque de ces vers hétérométriques laisse ainsi retentir une plainte amoureuse au féminin.
Ce discours amoureux au féminin pourrait nourrir un corpus poétique pour une classe de quatrième dans une séquence telle que « Dire l’amour ». Dans cette séquence, les professeurs ont l’occasion d’étudier un ensemble de poèmes d’amour, de l’Antiquité à nos jours. Le corpus de Deshoulières, offrant de multiples variations autour du discours amoureux, permet de saisir les nuances des sentiments qui s’y expriment. De plus, tels que les objectifs de la séquence « Dire l’amour » le requièrent, son corpus permet d’interroger les références mobilisées dans la poésie amoureuse. On pourrait enfin imaginer mettre ce madrigal en rapport avec d’autres textes féminins, comme l’ode à l’aimée de Sappho (la première femme à dire « je » en poésie) ou encore le fameux sonnet célèbre de Louise Labé, « Je vis, je meurs ».
(licence Creative Commons BY-SA, Élise Legendre-Blondel)
Texte de l'extrait (source) :
                           MADRIGAL
Tyran dont tout se plaint, Tyran que tout adore,
            Amour, impitoyable Amour,
Donne quelque relâche au mal qui me dévore
                  Et la nuit et le jour.
Fais pour me soulager, que mon aimable Alcandre
                  Devienne un peu plus tendre :
Va porter dans son sein cette bouillante ardeur,
Ces violents transports, cette langueur extrême
            Dont tu remplis mon triste cœur
            Depuis l’heureux moment qu’il aime.
Ne crains pas que tes soins soient mal récompensés :
Mon Alcandre connait ta puissance suprême.
Il aime. Mais, hélas ! Il n’aime pas assez.